À propos

L’industrie française, longtemps fragilisée et malgré quelques soubresauts sectoriels, se redresse à petits pas, avec parmi les secteurs vedettes : l’agroalimentaire, l’électronique, la cosmétique, le luxe, l’aéronautique, l’énergie et la défense. Depuis 2020, les actes forts de réindustrialisation/relocalisation se nourrissent d’une aspiration à retrouver de la souveraineté, de l’indépendance, et vont imperturbablement s’accentuer sur la route des années 2030. Une des principales raisons à cela tient à ce que Klaus SCHWAB, dans son livre best-seller « La quatrième révolution industrielle » attribue à l’accélération sans précédent de l’innovation et de la vitesse d’obsolescence technologique. Au fur et à mesure des ruptures technologiques, les verrous technologiques tombent rebattant les cartes de la compétition économique – l’hypercompétition – nécessitant impérativement d’organiser les capacités à réagir et à se reconfigurer (très) rapidement et à moindre coût.

Cette dynamique pour les entreprises est extraordinairement stimulante. Elle annonce autant des menaces que des opportunités. Des menaces croissantes liées d’une part à la densification anarchique du numérique et des données massives utilisées pour gérer l’entreprise, d’autre part aux pénuries et stratégies protectionnistes sur les composants high-tech. Des opportunités fortes émergent pour les organisations capables de garantir la maitrise (le terme de résilience est souvent privilégié) des chaînes logistiques d’approvisionnement et de distribution, des relations fournisseurs et des outils de production. Dans l’entreprise d’électronique par exemple, pour qui le nombre de composants/fonctionnalités explose à l’ère du numérique, la performance devient l’affaire de collaboration sécurisée avec tous les acteurs de la supply chain ! L’adaptation à ce contexte ouvre des opportunités professionnelles sans précédent pour les entrepreneurs et les collaborateurs qui auront une vision souveraine et inter-organisationnelle des mécanismes de sécurisation et de création de valeur pour l’entreprise.

Pour les Écoles et Universités, l’adaptation à l’hypercompétition des employeurs que sont les entreprises consiste à former tant aux stratégies et management, qu’aux processus et outils technologiques contribuant, en intelligence, à la résilience et à l’indispensable performance financière et non-financière. La mise en œuvre de cette double approche socio-technique requière non pas d’investir dans des bâtiments luxueux et confortables, mais surtout dans des équipements technologiques ou industriels adaptés pour les étudiants : achats de technologies, dépenses de formation pour savoir utiliser ces équipements, rédaction de guides d’utilisation, de travaux pratiques et de livrets pédagogiques etc. Cette vision socio-technique essentielle domine à tous les niveaux dans les formations dispensées au sein des écoles ESLI (École Supérieure de Logistique Industrielle), ESTI (École Supérieure des Technologies Industrielles) et IFALP (Institut Français des Achats et de la Logistique Publics). Elle doit permettre d’accompagner au mieux les entreprises privées et publiques pour répondre au besoin de transformation numérique et écologique de la société… La mise en œuvre de cet accompagnement constitue l’essence de la stratégie du GIP CEI et de ses Écoles.

Thierry SAUVAGE, PhD, HDR, Directeur du GIP CEI.