Peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours ?
Je suis Jean-Baptiste GUENNOC, 28 ans, je suis originaire de Saint-Malo et travaille pour la CMA-CGM à Dubaï.
J’ai fait un DUT Gestion Logistique, puis après avoir expérimenté le milieu de la gestion patrimoniale en Banque Privée, je suis revenu à la Supply Chain avec le Mastère LSI à l’ESLI. Je suis resté 1 an en CDI au sein du Groupe ROULLIER où j’ai effectué mon alternance pendant mon Mastère, puis j’ai été embauché par la CMA CGM en VIE dans l’Émirat de Dubaï au Régional Office.
Qu’est-ce qui t’as orienté vers des études en Logistique ?
Passionné par l’organisation et le management d’équipes dès mon plus jeune âge. J’ai eu ce déclic à 16 ans en devenant arbitre de football, cette expérience enrichissante m’a permis de développer mes aptitudes en leadership, gestion de conflits et prise de décision, qualités que j’ai ensuite recherchées dans ma carrière professionnelle. La Supply Chain s’y prêtait parfaitement.
Est-ce que tu peux nous présenter la formation que tu as suivie à l’ESLI ?
Il s’agit du Mastère MLAI option LSI. Cette formation est très intéressante, car elle donne une large vue sur tous les secteurs de la Supply Chain. Ainsi, que des intervenants captivants grâce à la transmission de leur expérience.
Pourquoi as-tu fait le choix de travailler à l’étranger ?
Pour l’évolution de carrière et l’expérience culturelle :
- Tout quitter pour un travail à l’étranger est un grand saut dans l’inconnu et hors de sa zone de confort. Mais cela reste la meilleure option pour évoluer rapidement (gain d’expérience, maturité et ouverture d’esprit, ambition professionnelle que cela renvoie aux recruteurs, exigences salariales légitimes…).
- Pour l’expérience culturelle, car Dubaï est un mix d’Indiens, Pakistanais, Asiatiques, Américains, Émiriens, Européens occidentaux… Mais aussi car maîtrisant très bien l’anglais je trouvais cela frustrant de ne pas pouvoir exploiter pleinement cette compétence au quotidien, pendant mais aussi en dehors de mes journées de travail.
Quand tu as déménagé à l’étranger, comment s’est passée la transition et qu’aimes-tu le plus dans le vivre et travailler à Dubaï ?
La CMA-CGM est habituée aux contrats d’expatriés donc la transition s’est bien passée, j’ai été accompagné tout du long. La complexité réside dans les procédures administratives, mais il faut l’accepter, cela est une partie intégrante de l’expatriation !
Travailler à Dubaï et vivre là-bas, c’est intense, il y a une énergie et une dynamique assez unique. Les personnes sont ambitieuses, tout le monde veut réussir, mais ce mindset avec tant de cultures cohabitantes rend cela passionnant, car chacune a une conception et une approche des choses différentes… Cela est très enrichissant et développe une ouverture d’esprit unique.
Où travailles-tu et quelles sont tes missions ?
Je travaille donc pour la CMA-CGM, dans l’un des 5 Régional Office au monde (Dubaï, Londres, Marseille, Singapour, Miami), au département des Opérations. Le Régional Office reporte les activités de chaque agence. Le nôtre regroupe 43 pays, de l’Afrique de l’Ouest jusqu’à l’Inde en passant par le Middle-East.
Mes 2 grandes missions sont le calcul de la rentabilité d’un service et toutes les simulations autour. Par exemple, si demain, on désire faire un trajet plus rapidement, on peut ajouter un navire, retirer un port dans une boucle… Et ma 2ème mission concerne les engagements contractuels de volumes auprès d’opérateurs. CMA-CGM s’engage à réaliser un certain volume au sein d’un port tout au long de l’année. Si nous y arrivons, nous avons un rabais, si nous échouons,une pénalité.
Qu’est-ce qui te passionne le plus dans ton travail et dans la vie en général ?
« Dans la vie, il ne faut pas forcément faire ce que l’on aime, il faut surtout aimer ce que l’on fait. » C’est le philosophe Alain qui le disait.
Rien ne me passionne dans mon travail. J’aime ce que je fais, mais ce n’est pas une passion, et cela suffit. Ce n’est pas un échec de ne pas avoir le travail de ses rêves. Il y a les à-côtés qui compensent. Le mien me permet de très bien gagner ma vie, m’assure des opportunités professionnelles pour changer de travail plus tard, me permet de vivre à l’étranger … Tout cela est à considérer.
Quel(s) conseil(s) souhaites-tu donner aux étudiants actuels pour bien débuter leurs carrières ?
La patience est une vertu. Il est important de se rappeler que certaines choses prennent du temps et que la gratification immédiate n’est pas toujours possible. C’est en apprenant à patienter et à persévérer que nous pouvons véritablement apprécier et gérer nos réussites.
Pour décrocher mon poste actuel, j’ai investi 1 000 € dans une formation Excel Power Query afin de maîtriser la création de tableaux de bord Supply Chain avancés. Cette formation m’a permis de me démarquer au sein du Groupe ROULLIER, puis de briller lors de mes entretiens à la CMA CGM, débouchant finalement sur mon embauche actuelle. Aujourd’hui, je tire pleinement parti de ces compétences acquises.
L’expatriation demande une certaine maturité. Partir vivre à l’étranger seul exige une stabilité émotionnelle et mentale solide. Si j’avais franchi le pas plus tôt, je n’aurais peut-être pas eu les ressources nécessaires pour faire face aux inévitables difficultés.
Le succès se construit sur du long terme. À l’heure où tout va de plus en plus vite et où la tentation est grande de vouloir tout, tout de suite, il est crucial de garder une perspective à long terme. Il est important de savoir se satisfaire d’un salaire plus modeste en début de carrière, en se rappelant que nous avons tout à apprendre et à prouver.
L’apprentissage continu est indispensable. Mettre à profit son temps libre pour développer de nouvelles compétences est un atout majeur pour se démarquer sur le marché du travail. Aujourd’hui, un Master seul ne suffit plus pour prétendre aux meilleurs salaires et aux opportunités.
